Faut-il tuer Poutine ?
0 13 minutes 2 ans

Vladimir Poutine sera-t-il jugé, assassiné ou passera-t-il à l’histoire comme un chef d’État respecté et respectable ?

Et si Cicéron donnait la réponse entre droit, justice et philosophie : Faut-il tuer Poutine ?

“Aucune civilisation n’est détruite du dehors sans s’être tout d’abord ruinée elle-même, aucun empire n’est conquis de l’extérieur qu’il ne se soit préalablement suicidé. Et une société, une civilisation ne se détruisent de leurs propres mains que quand elles ont cessé de comprendre leur raison d’être, quand l’idée dominante autour de laquelle elles étaient naguère organisées leur est devenue comme étrangère…”

Bilan de l’histoire de René Grousset

En mars 2022, la sénatrice républicaine Lindsey Graham faisait partie de ceux qui appelaient à l’assassinat du président russe Vladimir Poutine à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine.

Lindsey Graham appelle à assassiner Vladimir Poutine

L’administration de Joe Biden a immédiatement nié de tels plans. Mais malgré les meilleures tentatives de la Maison Blanche pour nier avoir ciblé Poutine, la question est désormais soulevée :

Quand faut-il envisager de se débarrasser d’un tyran en le faisant assassiner ?

L’histoire de la guerre entre les hommes et de leur autodestruction inlassablement se répète. Sauf que cette fois les hommes ont acquis les moyens de faire les choses correctement. Et c’est le cas de Vladimir Poutine.

Ce sont deux hommes connus pour leurs positions pacifistes qui sont passés, au nom de la science, de la recherche fondamentale à la destruction totale : le chimiste Fritz Haber avec les gaz asphyxiants et le physicien Albert Einstein avec la bombe nucléaire, qui sans doute fut à l’origine du Projet Manhattan en 1939. Il dira ensuite au seuil de sa mort en 1955, à Linus Pauling : « j’ai fait une grande erreur dans ma vie, quand j’ai signé cette lettre [de 1939]. » – «Ma responsabilité dans la question de la bombe atomique se traduit par une seule intervention : j’ai écrit une lettre au Président Roosevelt. [Je savais] le risque universel causé par la découverte de la bombe. Mais les savants allemands s’acharnaient sur le même problème et avaient toutes les chances de le résoudre. J’ai donc pris mes responsabilités.»

La suite nous la connaissons. La bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki

La bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki

Cicéron prônait qu’il fallait tronquer la peste du corps politique en sacrifiant une partie de son corps.
En d’autres mots il faudrait assassiner le chef d’État Vladimir Poutine, qui est l’homme aujourd’hui le plus dangereux du monde
?
Mais il aurait fallut le faire avant qu’il ne se terre dans un bunker en mode paranoïaque, sachant que malgré les accords de 1976 réitérant l’interdiction de tuer un chef d’état, les US n’en ont eu cure.

Depuis la seconde guerre mondiale et les procès de Nuremberg, la culture internationale a été de poursuivre les tyrans plutôt que de les tuer. L’assassinat de chefs d’État est également interdit en vertu de la Convention de New York de 1973, qui protège les « personnes jouissant d’une protection internationale »

Les États-Unis eux-mêmes ont spécifiquement interdit l’assassinat en vertu de leurs règles de guerre depuis 1863, et chaque président depuis 1976 a réaffirmé les décrets exécutifs contre l’assassinat de dirigeants étrangers.

Cela reste aussi un événement rare. Seuls dix dirigeants ont été assassinés par un État étranger entre 1875 et 2004. Du moins officiellement.

Alors la question pourrait se poser en matière de droit et de justice, à moins que le tyran en décide autrement. Doit-on juger ou assassiner ?

Cicéron soulève la question du droit et de la justice.

Ce n’est pas parce que l’on aime une loi, qu’elle est juste.

Ce n’est pas parce que tous acceptent une loi, qu’elle est juste.

Cicéron est contre la démocratie car la démocratie c’est la majorité, bonne ou mauvaise, ce n’est pas la justice, mais le droit décidé pour les hommes pas les hommes.

Ce qu’il y a de plus insensé, c’est de croire que tout ce qui est réglé par les institutions ou les lois des peuples est juste. Quoi ! même les lois des tyrans? Si les Trente avaient voulu imposer aux Athéniens des lois, et si tous les Athéniens avaient aimé ces lois dictées par des tyrans, devrait-on les tenir pour justes? Le seul droit en effet est celui qui sert de lien à la société, et une seule loi l’institue : cette loi qui établit selon la droite raison des obligations et des interdictions. Qu’elle soit écrite ou non, celui qui l’ignore est injuste. Mais si la justice est l’obéissance aux lois écrites et aux institutions des peuples et si, comme le disent ceux qui le soutiennent, l’utilité est la mesure de toutes choses, il méprisera et enfreindra les lois, celui qui croira y voir son avantage. Ainsi plus de justice, s’il n’y a pas une nature ouvrière de justice; si c’est sur l’utilité qu’on la fonde, une autre utilité la renverse.
Si donc le droit ne repose pas sur la nature, toutes les vertus disparaissent.

Cicéron (Lois I, 15-16)

A travers les époques, à l’apogée de leur puissance, les empires les uns après les autres ont connu la décadence. Pourquoi ?

Grandeur et décadence de Rome – quelle leçon en tirer ?

X. Sed ubi labore atque justitia res publica crevit, reges magni bello domiti, nationes ferae et populi ingentes vi subacti, Carthago, aemula imperi Romani, ab stirpe interiit, cuncta maria terraeque patebant, saevire fortuna ac miscere omnia coepit. Qui labores, pericula, dubias atque asperas res facile toleraverant, eis otium divitiaeque, optanda alias, oneri miseriaeque fuere. Igitur primo pecuniae, deinde imperi cupido crevit ; ea quasi materies omnium malorum fuere. Namque avaritia fidem, probitatem ceterasque artes bonas subvortit ; pro his superbiam, crudelitatem, deos neglegere, omnia venalia habere edocuit. Ambitio multos mortales falsos fieri subegit, aliud clausum in pectore, aliud in lingua promptum habere, amicitias inimicitiasque non ex re, sed ex commodo aestumare, magisque voltum quam ingenium bonum habere. Haec primo paulatim crescere, interdum vindicari ; post, ubi contagio quasi pestilentia invasit, civitas inmutata, imperium ex justissimo atque optumo crudele intolerandumque factum.

Mais lorsque, grâce à l’effort et à la justice, la république eut grandi, que de grands rois eurent été vaincus par la guerre, que des peuplades barbares et des peuples immenses eurent été soumis par la force, que Carthage, rivale de l’empire romain, eut péri depuis la racine, lorsque toutes les mers et toutes les terres étaient à notre disposition, la fortune commença à faire rage et à tout bouleverser. Pour ces hommes (eis qui) qui avaient supporté facilement les efforts, les dangers, des circonstances incertaines et rudes, le repos et la richesse, choses en d’autres circonstances souhaitables, furent une charge et un malheur (littéralement : leur furent une cause de charge et de malheur : double datif). Ainsi crût en premier la rage de l’argent, puis du pouvoir; ces choses-là furent pour ainsi dire le matériau de base de tous les maux. Car la cupidité détruisit la loyauté, l’honnêteté et toutes les autres vertus (artes bonas); à la place de celles-là, elle enseigna l’orgueil, la cruauté, <elle enseigna> à négliger les dieux, à considérer toutes choses comme achetables. L’ambition contraignit de nombreux hommes à devenir menteurs, à avoir une chose enfermée dans leur cœur, une autre toute prête sur la langue, à juger les amitiés et les inimitiés non d’après la réalité, mais d’après l’intérêt, et à avoir plutôt bon visage que bon esprit. Ces choses-là, en premier, augmentèrent peu à peu, furent de temps en temps punies; ensuite, lorsque la contagion, comme une épidémie, attaqua, les bases de la cité furent modifiées, et le pouvoir, de très juste et excellent <qu’il était>, devint cruel et intolérable.

Salluste
Conjuration de Catilina, X

Guerre russo-ukrainienne : et si la Russie lançait une bombe nucléaire sur l’Europe ? L’Inde pose la question.

“Le président russe Vladimir Poutine a considérablement aggravé les tensions Est-Ouest en ordonnant dimanche aux forces nucléaires russes de se mettre en état d’alerte maximale. Citant des “déclarations agressives” de l’OTAN et des sanctions financières sévères, Poutine a publié une directive visant à accroître l’état de préparation des armes nucléaires de la Russie, faisant craindre que l’invasion de l’Ukraine ne conduise à une guerre nucléaire, que ce soit à dessein ou par erreur, ce qui pourrait entièrement anéantir l’Europe” (Edited by: India TV News Desk New Delhi Updated on: February 28, 2022 17:08 IST)

L’expert en affaires étrangères Rahis Singh a déclaré qu’aucun pays au monde n’avait ouvertement menacé une attaque nucléaire au cours des dernières décennies. Néanmoins, si la Russie utilise une bombe atomique en Europe, toute l’Europe pourrait être détruite. En fait, la Russie a aussi le « père de toutes les bombes » (FOAB) avec lequel elle peut détruire le monde entier. C’est pourquoi Poutine menace à plusieurs reprises l’Ukraine. L’expert en affaires de la défense Sandeep Thapar a déclaré à India TV Digital que si une bombe atomique de 30 kilotonnes est utilisée, une zone allant jusqu’à 4 km peut être complètement détruite. Alors que si des bombes jusqu’à 1000 kilotonnes sont larguées, son effet peut atteindre jusqu’à 100 km. Cette dévastation se produit sous forme circulaire. Cette attaque peut faire plus de dégâts qu’Hiroshima et Nagasaki. La bombe atomique qui a été larguée sur Hiroshima était de 15 kilotonnes et la bombe larguée sur Nagasaki était de 20 kilotonnes. Les bombes ont dévasté les deux villes. Thapar a en outre ajouté que la Russie pourrait utiliser la bombe atomique là où il n’y a pas de population dans une zone allant jusqu’à 10 km. D’abord pour faire peur, puis pour montrer que la prochaine fois, il pourrait y avoir une attaque nucléaire. Thapar a ajouté que le processus de livraison d’armes nucléaires est devenu beaucoup plus facile aujourd’hui. Désormais, les missiles nucléaires peuvent être lancés de n’importe où, que ce soit sur terre, sur mer ou dans le ciel. Poutine, en ordonnant l’alerte nucléaire, a cité non seulement les déclarations des membres de l’OTAN, mais aussi les sanctions financières sévères imposées par l’Occident contre la Russie, y compris Poutine lui-même.

La découverte des réactions atomiques en chaîne ne constitue pas pour l’humanité un danger plus grand que l’invention des allumettes. Mais nous devons tout entreprendre pour supprimer le mauvais usage du moyen. Dans l’état actuel de la technologie, seule une organisation supra-nationale peut nous protéger, si elle dispose d’un pouvoir exécutif suffisant.

« Pour la protection du genre humain », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 89

Beaucoup comparent actuellement l’Europe au Titanic : des passagers divisés entre stupides alarmistes pour les uns et inconscients pour les autres : « La nuit était belle et étoilée, mais sans lune, il n’y avait pas de lumière. La mer était calme. À une certaine distance le Titanic paraissait énorme ; les salons étaient étincelants de lumière. Il était impossible de croire qu’il pourrait arriver un désastre à un pareil Leviathan. »

L’Histoire tranchera et peut-être donnera-t-elle de la crédibilité aux hypothèses audacieuses des BAM.

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.