Jean-Philippe Bouillé, Horizons Mulhouse
0 16 minutes 2 ans

“Dossier Législatives 2022”

ENTRETIEN. Nous rencontrons Monsieur Jean-Philippe BOUILLÉ. Issu d’un milieu modeste empreint des valeurs de travail, de responsabilité et d’équité, il a bâti une solide expérience professionnelle internationale, incluant 10 ans d’expatriation en Angleterre et en Suisse. Passionné par le travail d’équipe et le succès collectif, il a porté ses efforts sur le développement, la transparence et l’engagement de ses collaborateurs au travers de responsabilités croissantes en finance et en DG dans plusieurs secteurs industriels. Engagé à LREM depuis 2016, il a décidé en 2019 de se consacrer pleinement à la vie publique, dans un esprit progressiste, pro-européen, sensible aux défis du développement durable.

Il a rejoint Horizons, le parti d’Édouard Philippe et fondé le comité mulhousien en janvier 2022. Communiqué de presse.

(JCR) : Monsieur Jean-Philippe BOUILLÉ , “Parlez-moi de vous” est un incontournable des débuts d’interview…je vous laisse vous présenter

(JPB) : Je suis issu d’un milieu modeste empreint des valeurs de travail, de responsabilité et d’équité. Dans la maison de mon enfance, les toilettes étaient au fond du jardin, nous n’avions pas de salle de bain – la cuisine en faisant office – et je dormais dans la salle à manger, il n’y avait pas de chambre pour moi.  Du côté maternel, une famille ouvrière du Nord de la France, aciéries et mines de charbon. Du côté paternel, une famille de petits artisans et commerçants de Picardie qui se sont élevés dans la société par l’école de la République. Deux familles marquées par les guerres, la reconstruction. Des idées politiques fortes et très contrastées de part et d’autre, sans doute ce qui m’a donné le goût des idées et des débats.  

Dans la maison de mon enfance, les toilettes étaient au fond du jardin, nous n’avions pas de salle de bain – la cuisine en faisant office – et je dormais dans la salle à manger, il n’y avait pas de chambre pour moi. 

Jean-Philippe BOUILLÉ

Ayant grandi dans une cité HLM de banlieue parisienne, j’ai eu la chance après mon bac de poursuivre mes études par une prépa HEC à Henri IV puis en école de commerce, à NEOMA Reims plus précisément. Après mon service militaire dans l’armée de l’air, j’ai commencé ma carrière professionnelle en région parisienne dans l’audit et le contrôle de gestion dans des grands groupes industriels. J’ai eu assez tôt la responsabilité d’équipes, un rôle qui m’a depuis alors toujours passionné. J’ai eu aussi l’opportunité de travailler avec des collègues d’autres pays, une expérience extrêmement enrichissante, dans laquelle on apprend à se remettre en cause régulièrement et à ne pas buter sur des convictions inamovibles.  J’ai ensuite bâti une solide expérience internationale, incluant 10 ans d’expatriation en Angleterre à Manchester et en Suisse à Bâle, Zurich et Nyon. 

(JCR) : Aujourd’hui quelles sont vos fonctions et/ou vos mandats ?

(JPB) : Engagé à LREM depuis 2016, j’ai décidé en 2019 de me consacrer pleinement à la vie publique, dans un esprit progressiste, pro-européen, sensible aux défis du développement durable. J’ai rejoint Horizons, le parti d’Édouard Philippe, fondé le comité mulhousien en janvier 2022 et accompagné le lancement des autres comités du Haut Rhin créés depuis. 

Je suis adjoint au maire de Mulhouse, délégué à l’urbanisme et à l’aménagement, et je siège aussi à Mulhouse Alsace Agglomération. Je préside en parallèle la société publique locale Citivia, aménageur du Sud Alsace ; c’est une entreprise dont les actionnaires sont les collectivités (Mulhouse, M2A, la Région Grand Est, la CEA, plusieurs autres communes du département). Citivia emploie une quarantaine d’experts qui supervisent les travaux et assurent la promotion de nombreux projets au service du territoire. 

(JCR) : Quels sont vos moments professionnels qui vous ont le plus marqué ?

(JPB) : Passionné par le travail d’équipe et le succès collectif, j’ai porté mes efforts sur le développement, la transparence et l’engagement de mes collaborateurs au travers de responsabilités croissantes en finance et en direction générale dans plusieurs secteurs industriels, principalement en Europe. J’ai aussi beaucoup travaillé en relation avec les États Unis et de nombreux pays du monde. 

(JCR) : Votre principal objectif ?

(JPB) : En synthèse mon objectif est de rendre notre territoire plus agréable à vivre, attractif,  et de faire face aux défis tels que le dérèglement climatique, la reconversion des friches industrielles et la qualité de l’habitat, en partenariat avec les habitants, les autres collectivités et le monde économique et culturel.

Faire vivre ce territoire. C’est vraiment un projet collectif.

(JCR) : Une expertise pointue dans votre fonction ?

(JPB) : Mon expérience professionnelle me permet de bien comprendre les enjeux de nos partenaires du monde privé : les calendriers, les processus de décision, la gestion du risque, les équilibres économiques… je pense que cela facilite nos échanges et nos négociations. Par ailleurs, et c’est plus un vif intérêt qu’une véritable expertise, je m’intéresse beaucoup au développement durable et à la transition écologique. C’est un domaine dans lequel on progresse, mais trop lentement : il faut activer les leviers qui permettront d’aller plus vite et mieux.

Il faut activer les leviers qui permettront d’aller plus vite et mieux.

Jean-Philippe BOUILLÉ

(JCR) : Mail ou téléphone pour vos échanges au quotidien ?

(JPB) : Je gère une grande partie de mes activités par courriel ou en face à face… et évidemment aussi sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et Twitter). J’aime planifier mes activités, c’est important pour moi d’être bien préparé et efficace.

(JCR) : Monsieur Jean-Philippe BOUILLÉ, quels projets pour cette année ? Et pour les années suivantes ?

(JPB) : Mes projets pour cette année se résument par

  • le développement de l’attractivité résidentielle et commerciale du centre-ville ainsi que du quartier d’affaires Gare (57.000 m2 et 2.500 emplois tertiaires visés)
  • la reconversion des périmètres industriels SACM (Fonderie) et DMC en quartiers de villes polyfonctionnels inspirée par la Ville du 1/4h de C. Moreno
  • le développement des mobilités douces, extension du plateau piétonnier
  • la renaturation : interventions publiques (découvrement de canaux, lutte contre les ilots de chaleur) et partenariat public / privé (foret urbaine de 8.000m2, soutien à la déminéralisation chez les particuliers…) 
  • l’aménagement des deux pôles ZUP dans le cadre du Renouvellement Urbain : déconstruction de barres, résidentialisation, verdissement, commerces de proximité, groupes scolaires pour 280M€ 
Mulhouse Gare : le chantier vient « dévoiler le canal du Rhône au Rhin afin de remettre la présence de l’eau au cœur du paysage urbain » et « créer une véritable connexion avec l’eau via le réaménagement du square qui deviendra un espace de vie et de détente. (©Jean-Philippe Bouillé pour Jedi Media)

(JCR) : De quelle réalisation êtes-vous fier ?

C’est une réalisation collective : nous avons été la première commune de France à planter 24.000 arbres sur un terrain communal selon une méthode inspirée des travaux d’A. Miyawaki, botaniste japonais, en partenariat avec des entreprises mécènes du Sud Alsace fédérées par la Société industrielle de Mulhouse et l’opérateur TreesEverywhere. C’est une manière concrète pour nous de contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique en stockant du carbone naturellement.

(JCR) : Quelles sont les difficultés liées à la nature de votre activité ? Votre plus gros challenge ?

(JPB) : Il faut en permanence trouver des compromis pragmatiques entre la politique que l’on veut mener et la réalité du marché : développer une ville, c’est mobiliser des fonds publics mais surtout attirer des investisseurs privés qui souhaitent s’associer à notre projet. Nous sommes en concurrence avec d’autres territoires, et en même temps notre objectif est le bien-être de la population locale. Il faut écouter attentivement mais savoir quand il faut trancher. Il faut pouvoir décider au risque de parfois déranger, et prendre des risques, c’est-à-dire risquer de se tromper, et se relever quand ça arrive. 

(JCR) : Une couleur ? Pourquoi ?

(JPB) : Le vert, parce qu’on en a tant besoin, mais aussi parce que c’est la couleur de l’espoir. Et bien sûr le bleu, c’est la couleur de l’horizon 😊

Communiqué de Presse 

Mulhouse, le 25/05/2022 

Horizons, le Parti d’Édouard Philippe, 

se structure et créé trois comités supplémentaires dans le Haut-Rhin.

(JCR) : Qu’est-ce qui vous révolte et vous désespère dans le monde actuel ?

(JPB) : Nous sommes rentrés dans une ère de l’instantané, ça implique une certaine dose de superficialité. Réfléchir posément, prendre du recul, analyser des faits, aujourd’hui cela semble ennuyer beaucoup de gens. Pourtant, le progrès, la vie en commun supposent qu’on se pose des questions et qu’on accepte un débat, basé sur des faits, des chiffres, des éléments scientifiques. On dirait aujourd’hui que la conviction remplace la démonstration, qu’il suffit de dire « je pense que… » pour établir une (pseudo-) vérité. Par exemple, 34% des Américains de 18-24 ans sondés récemment pensent que la Terre est plate, et que bon nombre d’entre eux vont vous dire que Thomas Pesquet prend ses photos dans un studio ; ça n’est pas particulièrement rassurant. 

Par exemple, 34% des Américains de 18-24 ans sondés récemment pensent que la Terre est plate, et que bon nombre d’entre eux vont vous dire que Thomas Pesquet prend ses photos dans un studio ; ça n’est pas particulièrement rassurant. 

Jean-Philippe BOUILLÉ

(JCR) : Et au niveau politique  ?

(JPB) : Notre débat public n’a pas la qualité qu’il devrait avoir. C’est pour ça qu’à Horizons, nous voulons participer au débat, étayé, basé sur des faits et non des impressions. Combien d’affirmations résistent à la règle des 5 « pourquoi ? » : je pense cela, pourquoi ? pourquoi ? … Ce questionnement impose une certaine rigueur de raisonnement et évacue les raccourcis simplificateurs.

(JCR) : Liberté, égalité, fraternité, quel mot ajouteriez-vous à la devise de notre pays ?

(JPB) : Bienveillance, et il y a beaucoup de chemin à parcourir. La France est un des pays développés où les gens se font le moins confiance, par opposition, par exemple, aux pays scandinaves, à l’Allemagne ou la Grande Bretagne. Le même contraste se retrouve vis à vis des corps intermédiaires – syndicats, partis politiques – Cela se ressent dans les échanges, et nuit au bonheur collectif.

La France est un des pays développés où les gens se font le moins confiance

Jean-Philippe BOUILLÉ

(JCR) : Quelque chose qui vous choque ?

(JPB) : Les préjugés, qu’ils soient raciaux, nationaux, religieux, etc… On ne peut pas mettre les individus dans ces cases comme on classerait des documents. Les gens sont pleins de nuances, c’est ce qui fait leur richesse. On perd fréquemment ce sens de la nuance ces temps-ci.

(JCR) : Si vous aviez une lampe d’Aladin, quels seraient vos 3 vœux ?

(JPB) : Liberté, égalité, fraternité…

(JCR) : Quel livre en ce moment ?

(JPB) : Le triomphe des lumières de Steven Pinker (2018). Les Lumières, c’est bien sûr ce mouvement philosophique du XVIIIe siècle qui donnera ses fondements à la Révolution française, mais c’est surtout un socle sur lequel on peut baser une vraie réflexion et construire un cadre à l’action politique. C’est un livre qui remet l’Histoire en perspective, démonte les théories du complot qui voudraient nous faire croire par exemple que « c’était mieux avant », fournit chiffres et arguments à l’appui d’une réflexion nécessaire sur le progrès « les succès obtenus doivent nous inciter à plus d’efforts encore », dit-il notamment. 

(JCR) : Questions décalées, juste pour le fun : Beurre doux ou beurre salé ? Voiture, trottinette, vélo ou transport en commun ? New-York ou Venise ou bien une autre ville, pourquoi ? Un film marquant ? Chien ou chat ? Rock’n’roll ou opéra ? Pain au chocolat ou chocolatine ?

(JPB) : Je vais jouer le jeu et répondre à vos questions ….

  • Le beurre ? Doux, mais en fait plutôt huile, olive, noix, tournesol, pépins de raisin, la liste est longue…
  • Me déplacer ? Principalement marche à pied, mais un peu de tout quand même, train, tram et bus en tête. 
  • Ma ville préférée ? Mulhouse, évidemment. C’est ma ville d’adoption depuis 23 ans, j’en suis suffisamment épris pour lui consacrer mes journées 😊
  • Mon film ? Shutter Island de Scorsese (2010), revu récemment. Une plongée assez sidérante dans l’univers de la folie. J’admire le jeu d’acteurs et la série d’indices que le réalisateur éparpille le long du film, qu’on découvre mieux après plusieurs visionnages.
  • Chien et chat. Les nôtres s’entendent très bien, comme quoi les différences enrichissent ! 
  • Rock ou classique ? Les deux, mais pas tout et n’importe quoi. Je suis assez éclectique sur le plan musical. J’admets quand même une grande admiration pour les Pink Floyd, même si tous les albums ne se valent pas. J’ai eu la chance de voir les Brit Floyd et les Australian PF, qui rejouent leurs standards, lorsque nous habitions Manchester, de très beaux moments. Finalement, on a dit d’eux qu’ils avaient écrit les premiers « opéras-rock » !
  • Plutôt croissant en fait, mais dans ma famille, malgré sa diversité, toute le monde dit pain au chocolat 😊

(JCR) : Monsieur Jean-Philippe BOUILLÉ , je vous remercie au nom du JEDI MEDIA de nous avoir accordé cet échange et nous vous souhaitons pleine réussite pour le futur. Et je retiens vos voeux à la veille des législatives 2022 :

Liberté, égalité, fraternité…

Jean-Philippe BOUILLÉ

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