Comment se retrouver à la rue !
1 7 minutes 2 ans

Comment se retrouver à la rue ! Témoignage adhérent OSDEI (portail360.fr) n° 5454-1314

J’étais dirigeant d’une entreprise mise en redressement judiciaire avant le début de la crise sanitaire, du fait de détournements (abus de biens sociaux) commis par le président qui m’avait précédé.
Ma société a été mise en liquidation le 13 mars 2020 sur les “recommandations du mandataire”, et ceci à l’encontre des directives gouvernementales et de la période d’observation et alors que le personnel de production bénéficiait de l’activité partielle Covid ! A croire que la mort des entreprises est un business plus juteux que la survie des emplois !

Entreprendre, en France, est un véritable parcours du combattant, si vous ne partez pas suffisamment armé, les difficultés peuvent s’accumuler, au point de vous faire renoncer, sauf à rebondir.

Entreprendre, en France, est un véritable parcours du combattant

Mon témoignage s’adresse à tous ceux qui comme moi ont été confrontés à ces difficultés, et n’ont pu les surmonter.

Dans une vie précédente, jeune diplômé de l’I.A.E j’ai eu l’opportunité de créer une activité de service, qui a connu un certain succès, sur la région Nantaise, malgré les différents chocs économiques à commencer par la crise de 73.

Des mésalliances familiales, ont contrarié cette ascension, et j’ai rencontré mes premiers déboires.

La force de la jeunesse, alors âgé de 36 ans à peine, une aide parentale, et un optimisme à toute épreuve, je crée une nouvelle activité dans le Morbihan, toujours avec le même succès, porté par l’enthousiasme, jusqu’à ce que la maladie, la rupture de la cellule familiale, l’aggravation de la maladie, ont eu raison de ce nouveau projet.

Après avoir fait profil bas, pendant quelques années, pour soigner les plaies physiques et morales et se remettre financièrement, une nouvelle chance me permet de nouveau de créer une entreprise là encore avec quelques emplois à la clé.

Un travail acharné laissant peu de temps aux loisirs qui se traduisaient en une semaine en hiver avec les petits enfants, et d’incalculables heures par jour de travail pendant les vacances d’été car l’activité était saisonnière sur la côte Atlantique. Nous avions tout … sauf peut être le temps d’en profiter.

Nous avions tout … sauf peut être le temps d’en profiter.

Malheureusement quand la guigne s’en mêle, voilà pas que l’on me découvre un cancer ; qu’à cela ne tienne ! Mais le temps de l’hospitalisation empiétant sur le stress causé par par les soucis, les contretemps, l’âge – je dépassais maintenant les soixante cinq ans – je décide de m’associer pour lever le pied…

Quelle ne fut pas mon erreur ! Manquant surement de discernement du fait de ma situation personnelle, l’histoire se termine par une plainte au Procureur pour abus de biens sociaux.

En même temps je vais gérer les dégâts collatéraux d’une radiothérapie, à la suite de la rechute du cancer, et …un redressement judiciaire de la SAS dont j’étais devenu le Président, l’ancien ayant été révoqué !

Le redressement s’avérait difficile mais possible. Il permettait de maintenir trois emplois à temps plein et mon activité de Président à titre gratuit.

Hélas, bien que bénéficiant de l’activité partielle et de l’aide spécifique aux entreprises, entre l’arrivée des grèves du transport en fin d’année 2019 et un “cluster” de Covid 19 dans le département, s’ajoute l’acharnement d’un mandataire – pour lequel j’étais un “fraudeur au statut de salarié” – qui décide de liquider l’entreprise avec l’aide du Tribunal, dont le Président me demanda ce jour là “comment vous allez faire?”, ” comme les autres ai-je du lui répondre”.

J’ai bien sûr fait appel de cette décision sur les conseils d’une association en bonne et due forme.

Mais licencié, sans préavis, sans indemnités, le compte de l’entreprise bloqué, sans un centime en poche, nous mettions nos salaires en compte courant pour aider au relèvement, et dans l’attente de règlement à trente jours ou soixante jours de certains clients, l’affaire a été classée faute de moyens.

Heureusement une retraite de sept cent euros , pour moi quatre cent et quelques pour ma compagne nous ont permis de manger, mais nous avons tout perdu après une vie de labeur et de création d’emplois : logement, voiture, bateau, faute de moyens pour faire face à nos besoins de trésorerie.

Maintenant exilés à la pointe Bretonne, nous survivons, avec un moral d’acier qui s’oxyde un peu.

Une lueur d’espoir cependant renait. A force de consulter sur internet la jurisprudence en la matière, et de chercher des pistes pour nous sortir de cette infortune, je suis tombé sur le site de l’OSDEI et l’envie de se battre a repris le dessus.

Je voudrais au vu de ce témoignage, montrer à tous ceux qui face à l’adversité baissent les bras, et se font engloutir, que quand tout parait être perdu il reste encore une chance, et que la combativité permet de surmonter la situation de désespoir, et de diminuer le doses de Tranxene, et de Xanax.

Voila, à travers cette histoire à faire pleurer dans les chaumières, je voulais simplement leur dire “tenez bon!”, même à soixante quinze ans, comme dans l’exemple qui nous occupe, il reste encore de la vie !

Jean Michel

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Une réflexion sur “ Comment se retrouver à la rue ! (sans baisser les bras)

  1. Bravo Monsieur ,
    Moi aussi j’ai 75 ans et je me suis fait escroquer en bande organisée par une société qui côte à la Bourse de paris , dont le PDG a falsifié des documents publiques , son avocat a confirmé un faux acte de cessions et les commissaires aux comptes ont confirmé ce qu’il avaient dément 1 an auparavant
    Pour mes enfants ,je suis un looser , j’ai perdu ma dignité familiale et sociétale et ma maison
    Je survie grâce au soutien moral de madame Vitale et l’OSDEI , ils m’ont orienté vers une avocate en qui j’ai confiance
    je me bats depuis 2005

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