0 12 minutes 1 an

Charles Pasqua, l’homme aux nombreux démêlés politico-judiciaires, a engendré le célèbre Théorème de Pasqua, probablement apocryphe, qui demeure une maxime politique éloquente :

Théorème de Pasqua

« Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien ».

Théorème de Pasqua

Pasqua, maître ès diversion politique, préférait jeter des leurres plutôt que des pierres. Néanmoins, notre cher gouvernement semble toujours fidèle aux traditions millénaires de “Panem et Circenses” ! Qui aurait cru que le magazine Playboy serait un moyen de divertir les masses et de les éloigner des problèmes politiques et sociaux ? Mais bon, au moins cela change des vieilles arènes romaines, n’est-ce pas ?

Dans l’histoire contemporaine, bien que les formes de divertissement aient évolué, les gouvernements continuent d’utiliser cette tactique pour maintenir l’attention du public loin des problèmes politiques et sociaux. Cette stratégie a été particulièrement mise en évidence au cours du mandat d’Emmanuel Macron, où les scandales et les controverses ont été nombreux.

Playboy, la nouvelle arène du panem et circenses : la controverse autour de l’interview de Marlène Schiappa

Cette fois, c’est Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative depuis 2022, qui se trouve au centre d’une controverse pour avoir donné une interview à Playboy sans l’aval préalable de Matignon.

Bien que cette polémique autour de l’interview de Marlène Schiappa à Playboy ne semble avoir que peu d’implications politiques réelles, elle a néanmoins suscité une couverture médiatique importante.

Des internautes dénoncent une tactique de diversion du gouvernement

Sur les réseaux sociaux, certains internautes ne mâchent pas leurs mots. Les commentaires se multiplient face au #MarlèneSchiappaGate, comme une énième tactique de diversion. Et pour cause, alors que le pays est confronté à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux cruciaux, le gouvernement semble préférer distraire les citoyens avec des scandales mineurs.

Mais peut-être avons-nous mal compris la stratégie de nos dirigeants ? Peut-être que la solution à nos problèmes se trouve en fait dans les pages de Playboy ? Qui sait, peut-être que les photos de Marlène Schiappa en train de jouer au strip-poker avec des investisseurs étrangers pourraient résoudre la crise de la dette publique ?

Tactiques de diversion : le gouvernement mise-t-il sur les scandales mineurs pour éviter les vrais débats ?

Pourtant, en dépit de l’attention considérable portée à cette affaire, il est important de rappeler que la France est confrontée à une série de défis bien plus importants et pressants :

  • Crise économique : La France a été touchée par la crise économique mondiale, qui a eu des conséquences sur son marché du travail, ses entreprises et son système financier. Les inégalités économiques et la pauvreté sont également des problèmes importants.
  • Crise de la justice : La France fait face à une crise de confiance dans son système judiciaire, avec des critiques concernant l’efficacité et la transparence de la justice, ainsi que des inquiétudes concernant les droits de l’homme et la liberté d’expression.
  • Crise climatique : La France doit relever le défi de la transition vers une économie bas-carbone pour faire face au changement climatique et respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Tensions sociales et politiques : La France est confrontée à des tensions sociales et politiques, notamment des mouvements sociaux et des protestations qui reflètent des préoccupations en matière d’inégalités économiques et sociales, de justice sociale et de protection des droits des travailleurs.
  • Immigration : La France doit faire face à des défis liés à l’immigration, notamment la gestion des demandeurs d’asile, la lutte contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains, et l’intégration des migrants dans la société française.
  • Sécurité : La France est confrontée à des menaces terroristes et doit faire face à des défis en matière de sécurité intérieure et extérieure, notamment la prévention de la radicalisation et la lutte contre le terrorisme.
  • Éducation : La France doit relever des défis en matière d’éducation, notamment l’amélioration de la qualité de l’éducation et la réduction des inégalités dans l’accès à l’éducation.
  • Vieillissement de la population : La France doit faire face aux défis du vieillissement de la population, notamment en matière de protection sociale, de soins de santé et de soutien aux personnes âgées.
  • Réforme de l’État : La France doit engager des réformes pour moderniser son État et améliorer son efficacité, notamment en matière de simplification administrative, de décentralisation et de réduction des coûts.
  • Transition numérique : La France doit faire face aux défis de la transition numérique, notamment en matière d’innovation technologique, de protection des données personnelles et de cybersécurité.
  • Transition énergétique : La France doit relever le défi de la transition vers une énergie plus propre, notamment en matière de production d’énergie renouvelable et de réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
  • Inégalités économiques et sociales : La France doit faire face aux défis des inégalités économiques et sociales, notamment en matière de revenus, d’emploi, d’éducation et de santé.
  • Gouvernance de l’Union européenne : La France doit faire face aux défis de la gouvernance de l’Union européenne, notamment en matière de cohésion politique, de souveraineté et de relations avec les autres États

Pour faire face à ces défis, la France doit adopter une approche holistique et coordonnée qui prend en compte les différentes dimensions de ces problèmes. Cela nécessite une action collective et concertée de la part des autorités publiques, de la société civile, du secteur privé et des citoyens.

L’affaire #MarlèneSchiappaGate : quand les médias préfèrent le sensationnalisme à l’information utile

Cependant, il est frappant de constater que des scandales mineurs comme le #MarlèneSchiappaGate monopolisent l’attention de la presse, alors que les problèmes réels qui affectent les gens au quotidien passent sous le radar.

Par exemple, une enquête de deux ans menée par la brigade financière de la sûreté départementale de Mulhouse a révélé les agissements d’une mandataire judiciaire qui a détourné l’argent des personnes majeures protégées dont elle avait la charge, pour un préjudice total de 750 000 euros. Il est regrettable que des problèmes graves comme celui-ci passent souvent inaperçus dans les médias, tandis que des scandales mineurs ou des controverses politiques occupent l’espace médiatique.

Ou comment, soi-disant faute de preuves, deux juges d’instruction parisiennes ont prononcé un non-lieu dans l’enquête au long cours sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone.

Ou par exemple , comment l’absence d’infrastructures est plus mortelle que la maladie

Ces affaires sont des exemples de la dégradation du système judiciaire et socio-économique en France, et montrent la nécessité de réformes pour garantir l’équité, la transparence et la responsabilité dans tous les domaines de la société.

Manipulation de l’opinion publique : les noms célèbres qui ont décrypté les stratégies de propagande des médias et gouvernements

Ces dernières décennies, de nombreux chercheurs ont étudié les mécanismes de manipulation de l’opinion publique par les médias, les gouvernements et les grandes entreprises. Parmi ces chercheurs figurent des noms célèbres tels que Noam Chomsky, Edward Bernays, Jacques Ellul, Hannah Arendt, Guy Debord, David Graeber, Serge Halimi, Naomi Klein et Julian Assange. Leurs travaux ont permis de mieux comprendre les stratégies de propagande et de fabrication du consentement, ainsi que les enjeux liés à la domination de l’information et des discours dans les sociétés contemporaines :

Noam Chomsky : linguiste et philosophe américain qui a beaucoup écrit sur la manipulation des médias et la fabrication du consentement.

Edward Bernays : pionnier américain des relations publiques et auteur de “Propaganda”, un livre influent sur la manipulation de l’opinion publique.

Jacques Ellul : sociologue et philosophe français qui a écrit plusieurs livres sur la propagande et la manipulation de l’opinion publique.

Hannah Arendt : philosophe politique allemande qui a écrit sur la propagande et le totalitarisme.

Guy Debord : philosophe et cinéaste français, auteur de “La société du spectacle”, qui analyse la société de consommation et la manipulation médiatique.

David Graeber : anthropologue et militant américain, qui a écrit sur la manipulation de la démocratie et la domination de la classe politique.

Serge Halimi : journaliste et essayiste français, qui a beaucoup écrit sur la manipulation des médias et le contrôle de l’information.

Naomi Klein : journaliste et activiste canadienne, qui a écrit sur la manipulation des masses par les grandes entreprises et les gouvernements.

Julian Assange : journaliste et militant australien, fondateur de WikiLeaks, qui a mis au jour de nombreux scandales politiques et les pratiques de la manipulation de l’opinion publique. Et surtout victime du “régime mafieux de Washington” selon John Pilger

Réfléchir par soi-même : un défi dans un monde dominé par les médias et les réseaux sociaux

Les médias et les réseaux sociaux ont un impact considérable sur la façon dont les individus perçoivent le monde qui les entoure. Les informations véhiculées sont souvent teintées de biais et de sélectivité, ce qui peut altérer la vision objective des choses et empêcher le développement d’une pensée critique. Les discours diffusés visent souvent à influencer plutôt qu’à informer, ce qui peut entraîner l’adoption d’opinions préconçues plutôt que leur construction à partir de faits avérés.

Réfléchir seul peut s’avérer complexe, requérant du temps, de l’énergie et de la patience. Dans une société où la productivité et l’efficacité sont constamment sollicitées, prendre le temps de questionner ses idées et convictions peut être perçu comme une perte de temps pour certains. Cependant, cela est essentiel pour garantir la liberté de pensée et la capacité à prendre des décisions éclairées.

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.